Adon: une Histoire

Histoire d'Adon, un village du Loiret

posté le 18/04/14

 

 Mussy (2)

 

 

 

 

Source: Archives du Chateau de La Bussière

Déclaration de revenus pour Mussy 1734

 

 En 1734, un état des revenus des propriétés du Marquis de la Bussière est envoyé aux impôts d'Orléans. On y apprend que Mussy (tout comme la Hutterie) fait partie des métairies à baux "à moitié fruités", c'est à dire que tous les bénéfices de l'exploitation sont partagés en deux, entre le fermier et le propiétaire. Mussy fut  déclaré par son propriétaire comme lui ayant assuré un revenu net de 95 livres annuelles. Une somme équivalente a  donc été gardée par le métayer Blaise Quetin, selon le bail signé en 1728. (1)

(Pour mémoire, le total des revenus nets déclarés du marquisat de La Bussière fût, pour cette année là, de 3500 Livres)

 

 

 

 

Mussy continua de faire partie de l'immense domaine des du Tillet jusqu'au 24 Mars 1798, date à laquelle Charlotte Henriette du Tillet (épouse du marquis de Fumel) qui en avait hérité, le vendit à l'homme de confiance de son défunt père, Jean Arsène Billard. Le domaine fut vendu pour 50 000 Francs, mais aucun argent ne fut échangé, puisque Mussy servit en fait de compensation par la venderesse pour résiliation de bail, "empoissonnements" d'étangs, coupes de bois,  et autres services rendus...

 

Avocat au Parlement et commissaire aux droits seigneuriaux,  Jean Arsène Billard fut longtemps l'avocat, pour les matières féodales, de son grand voisin et seigneur de la Bussière, Antoine Charles du Tillet, puis de son frère, Charles Jean-Baptiste du Tillet.

Il  fut leur homme de confiance et devint  fermier général, c'est à dire qu'il se chargea d'exploiter, cultiver, sous-louer, etc., toutes les seigneuries et propriétés, fort nombreuses, (dont à Adon, Mussy, la Hutterie, les Ténins et La Mauvinière)  du Marquis du Tillet.(2)

 

 

Château de Chenevières à Montbouy

 

Jean-Arsène Billard acheta la propriété de Chenevières à Charles Jean-Baptiste du Tillet  et devint ainsi son vassal. A son décès, celui ci lui légua les droits seigneuriaux de Chenevières. Devenu alors châtelain et, à son tour,  seigneur de Chenevières à Montbouy, il fut néanmoins représentant du Tiers-Etat à l'Assemblée provinciale de l'Orléanais, en 1787, et député de La Bussière pour les cahiers de doléances; il fut aussi maire de Montbouy, en l'An XIII (1804), sous l'Empire, et le restera jusqu'à son décès, en 1811.

 

A cette date, tous ses biens, y compris Mussy, furent légués à son fils adoptif, Louis Auguste Filleul.

 

 

 

 

 

Le Chateau de la Muette

 

Filleul était issu d'une famille entièrement consacrée au service de la royauté. Par exemple, son arrière arrière grand père, Thomas Filleul, était cocher du roi Louis XIV; son arrière grand père, Thomas Filleul fut "Garçon du garde-meuble de Monseigneur le Dauphin" au château de Meudon, son grand père Thomas Filleul (1703-1770) fut successivement "Garçon ordinaire de la chambre du Roi" Louis XV, "Valet de chambre - tapissier du Roi", puis "Garde des meubles, et concierge" du château de Choisy-Le-Roi (de 1740 à sa mort).

 

Son père Louis Filleul de Besne (1732-1788) était "Garçon ordinaire de la chambre du dauphin", puis tout naturellement du tout nouveau roi Louis XVI. Il fut ensuite "Concierge du château de La Muette" de 1770 à 1787.

 

 

 

 

 

 

 Anne Rosalie Filleul - Autoportrait

 

 

Louis Auguste est né en en 1780 à Passy du 3eme mariage de son père, avec Anne Rosalie Boquet, de 30 ans sa cadette. Sa mère était une portraitiste de renom, remarquée notamment par la reine Marie Antoinette, et était l'amie d'Elizabeth Vigée-Le Brun et de l'américain Benjamin Franklin, alors ambassadeur à Paris.  La petite famille est logée à l'Hotel de Travers, dont les fenètres donnent sur les jardins du Chateau de la Muette. Son père décède en 1788.

 

 

A l'age de 8 ans, Louis Auguste reste donc seul avec sa mère, qui, très imprudente, en pleine Terreur, vendra quelques meubles rebutés du Château de La Muette auxquels elle avait eu droit avant la Révolution; dénoncée, elle sera guillotinée en 1794 pour dilapidation de biens de la République.

Louis Auguste,  alors agé  de 14 ans, est immédiatement adopté par sa demi soeur, Louise Antoinette Filleul, qui avait épousé Jean Arsène Billard et n'avait pas d'enfant.

 

 

 

 


 

Reggia di Caserta, la résidence de Murat roi de Naples Le jeune Louis Auguste a tout juste 20 ans, en 1800, lorsqu'il s'engage dans les hussards volontaires du Premier Consul. En 1808, il suit Joachim Murat tout juste devenu Roi de Naples, et devient lieutenant aux grenadiers de la garde royale napolitaine, puis y est promu capitaine en 1810.

Rentré en France à la destitution  de Murat en Mai 1815, il est capitaine au régiment de chasseurs de Corrèze (7/01/1818), puis au au corps royal d'état-major (12/12/1818), et devient finalement aide de camp du général Gentil de St-Alphonse (1827).
Décoré chevalier de l'ordre Ordre Militaire et Royal de Saint-Louis en 1818, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1825.

 

 

Après une vie bien remplie sous les drapeaux, il est pensionné sous la Restauration.

 

Devenu propriétaire du château de Chenevières à Montbouy en 1811, à la mort de son père adoptif, Il lui succéda également comme maire de Montbouy de 1813 à 1848, année de son décès.

 

Marié à Angélique Rose Bonfils, il eut un fils, Edmond, qui prit sa succession comme châtelain de Chenevières et maire de Montbouy jusqu'en 1878.(3)

 

Il conserva le domaine de Mussy jusqu'en 1835, date à laquelle il le vendit pour 100 000 Francs à l'armateur du Havre Marc Hilaire Colombel.(4) (voir l'histoire des Colombel sur la page de la Hutterie)

 

A cette date, "La terre de Mussy", qui englobe  toujours le domaine de la Hutterie, couvre une superficie de 253 hectares, de champs, prés, patures, bois, étangs, jardins, et autres patis. 

 

Les bâtiments consistent en :

  • une maison pour le fermier avec 2 chambres avec cheminées, et une écurie pour chevaux "dans le bout".
  • une grange en vis à vis composant une étable à vaches et une bergerie en pignon
  • des petits batiments pour les porcs
  • une cour au milieu, et un puits au loin de la cour 

 

La grange de Mussy

 

Hilaire Colombel décéda prématurément en 1838, et Le domaine de Mussy/la Hutterie passa donc à Cyprien Colombel, son fils, de même que les autres domaines acquis par son père, Mousseaux et Les Tranchants.

Agronome éminent doublé d'un chasseur passionné, c'est lui qui a certainement laissé la plus grande marque sur ces grands terrains agricoles et leurs exploitations respectives.

C'est notamment vrai à Mussy, où il fut à l'origine de l'érection de plusieurs batiments d'exploitation d'élevage, qui changèrent radicalement la physionomie de la ferme ainsi que sa productivité.
Il participa aussi à l'écriture d'un des livres de son cousin, Adolphe Coste : « Une ferme de 100 hectares ».

Maire de Montbouy de 1882 à 1888, il décèdera à Mousseaux, sans enfant, en Février 1894.(5)

 

C'est donc son neveu, Paul Colombel qui hérite des propriétés. Paul Colombel, domicilié à "Montbouy par Châtillon Coligny" fut donc propriétaire de la terre de Mussy et du domaine de la Hutterie, le tout pour 270 ha environ (5) (190 ha sur la commune d'Adon uniquement (6) )


A son décès, en 1923, Mussy et la Hutterie sont passés aux mains de son fils, Léon Colombel, domicilié à Tours puis à Angers. Celui-ci, ayant contracté une dette importante qu'il ne pouvait pas rembourser, dut se résoudre à vendre les 2 propriétés en 1933.

 

C'est à ce moment que les terres de Mussy et de la Hutterie furent de nouveau séparées, puisqu'elles furent cédées à des acheteurs différents.

 

 

(1) Source: Archives du Chateau de La Bussière

(2) Annales de la société Historique du Gâtinais, source Gallica/BNF

(3) Sources : http://saint-pons-de-thomieres.pagesperso-orange.fr/filleul.htm ,  Ministère de la Culture, base Léonore des Archives Nationales, et Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais (Gallica)

(4) Acte notarié Source : Archives Départementales du Loiret avec la participation active de Mr Jacques Bethault

(5) Archives privées, source : Mr Gaétan Ganzin

(6) Archives municipales: Matrice cadastrale

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posté le 04/11/14

La Guerre de 1914-1918



 La Guerre de 1914-1918

 

 

 

 

 

 

L’annonce de la mobilisation

 

 

 

La mobilisation générale est annoncée le 1er août 1914 dans l’après-midi : vers 16 heures en France, vers 17 heures  en Allemagne. Mais selon la situation militaire, civile et géographique de chacun, l’annonce est dans les faits, plus étirée dans le temps. A Adon, ell fut officielle à 16 heures et 45 minutes.

 

Depuis Paris, l’ordre de mobilisation a été télégraphié aux préfectures. Chaque commune, par le relais de son maire, doit alors informer la population et procéder à l’affichage de l’ordre. Mais à Adon, l’apposition d’une simple affiche ne saurait suffire.

 

L’urgence de la mobilisation, qui commence à minuit, impose un prompt rassemblement des hommes pour annoncer au plus vite l’ordre de mobilisation. Pour alerter une population rurale en pleine moisson, dispersée dans les champs et les hameaux éloignés parfois de plus d'un kilomètre de la mairie, le maire d'Adon, Albert Gressin, se fait ouvrir l'église par l'abbé Paulin Gourdet, curé d'Adon, et demande au sonneur attitré  de faire  sonner le tocsin aux cloches de l'église.

 

 

 

 

 

Un garde champêtre et son tambour au début du XXe

 

 

Avant même d’entendre l’ordre de mobilisation, les Adonnais savent que le tocsin est synonyme de catastrophe. Depuis des siècles, il a été la sonnerie de la guerre et de la violence collective.

De plus, les tensions diplomatiques de l’été préoccupent, et les rumeurs prennent forme peu à peu qui, irriguant avec plus ou moins d’intensité villes et campagnes, commencent à agiter le spectre de la guerre.

 

L’appel du tambour complète celui de la cloche. Le tambour est l’autre grande sonnerie collective du XIXe siècle. S’il n’a pas la même portée que la cloche, c’est lui qui appelle à écouter les annonces publiques lues dans le village.

 

 Ainsi vient-il compléter le paysage sonore de l’annonce de la mobilisation. Cloche religieuse et tambour civil  authentifient une solennité martiale qui précède la lecture de l’ordre.

 

 

 

 Source: http://composmanu.centerblog.net/rub-photos-.html 

 

 
 

Le départ des foyers

 

 La page 3 du fascicule de mobilisation

Passé le premier moment de surprise et sans doute de crainte, rentré chez lui une fois l’ordre connu, chaque Adonnais mobilisable consulte son livret militaire. Dans celui-ci, il trouve les indications à suivre en cas de mobilisation, qu’il peut aller se faire expliquer à la mairie. Il s’agit dès lors de s’organiser pour rejoindre à la date demandée le lieu de stationnement de son régiment, qu’il soit d’active, de réserve ou de territoriale.

 

 

Les rassemblements sont échelonnés afin d’éviter de trop grands afflux sur les routes et les chemins de fer. Si les conscrits et les soldats de l’active sont déjà encasernés, les réservistes doivent rapidement s’adapter aux exigences militaires et à la préparation d’une campagne de guerre. Une fois tous les réservistes arrivés, les unités d’active peuvent partir pour leur zone de concentration, point de départ vers les lieux d’opérations choisis par l’état-major.

 

 

 

 

 

 

 

 

Embarquement dans un train 04/09/1914  Ces déplacements de centaines de milliers d’hommes et de chevaux, accompagnés de leur matériel, nécessite une  mobilisation sans précédent des chemins de fer. Au final, en France, 16 500 trains militaires circulent entre le 1er et le 20 août.

 

Le voyage en train vers la zone de concentration a constitué pour les soldats la deuxième expérience collective de la guerre. S’il a duré bien moins longtemps que le séjour en caserne, il a marqué fortement les esprits et son souvenir. Pour de nombreux soldats, il représente parfois le premier, et dans bien des cas le dernier, long voyage de leur vie : les Français de 1914 sont certes plus mobiles qu’un siècle auparavant, mais les très nombreux paysans d'Adon ont pour la plus part, un horizon de vie géographique très souvent limité à leur environnement immédiat,  tout au plus à leur région, découverte lors de leur service militaire pour les plus âgés.

 

 

 

 Joseph Joffre (chef d’état-major général de l’armée) ; à droite, Adolphe Messimy (ministre de la Guerre).

Malgré l’émotion et la tristesse de la séparation, les Français et les Adonnais en particulier ont surtout manifesté une attitude pleine de sang-froid. Dans la résignation, entre la consternation et l’enthousiasme, ils ont le sentiment du devoir à accomplir dans l’obéissance à la loi.

 

Quand ils montent dans le train, les Adonnais ne savent pas où ils seront débarqués. Tous imaginent bien qu’il s’agit d'aller vers l’Est, mais la localisation de leur zone de concentration est ignorée. La plupart se persuadent, comme la presse d'ailleurs, que le conflit, s'il éclate, sera court.

 

À la mi-août, l’armée française est prête et se lance dans les premières grandes offensives. À la fin du mois, plusieurs dizaines de milliers de jeunes Français ont déjà trouvé la mort.

 

Le premier Adonnais décédé sur le champs de bataille est Auguste Doubre,  le 17 Octobre 1914.  

 

 

 

 Source: Gallica/BNF

 

 

 La triste réalité  

 

 les femmes aux champs (photo de propagande américaine)

Pour l'essentiel des Français restés au pays, et notamment des Adonnais, la guerre n'eut pas d'impact direct, puisqu'elle fut concentrée sur les départements du Nord et de l'Est de la France.

 

Il fallait néanmoins assurer le travail aux champs sans l'aide précieuse de tous ces hommes, dans la force de l'age, mais absents.

De même, les chevaux avaient été réquisitionnés par l'armée, rendant le travail aux champs plus compliqué encore.

 

 

 

 

Source : Gallica/BNF

 

Pour autant, la première guerre mondiale fut la plus grande catastrophe dans l'histoire de l'humanité avec ses 19 millions de morts et 22 millions de blessés. En France, on a dénombré 1 697 800 tués  et 4 266 000 blessés. 

Pour ce qui concerne Adon, 20 hommes ont été déclarés "morts pour la France". Il n'existe pas de statistiques locales concernant les blessés, mais si on applique le ratio national, une cinquantaine d'hommes seraient rentrés blessés.

 

La population d'Adon en 1914 est estimée à 480 personnes, probablement réparties sur environ 80 familles. On mesure  donc l'impact de cette hécatombe sur la vie familiale et économique des Adonnais!

 

 

Adon- Le Monument aux morts

 Le monument aux morts d'Adon

 

 

 

 

Voici, par ordre alphabétique, la liste des "Morts pour la France" d'Adon au cours de la Grande Guerre: 

 

 

 

AGOGUE Camille François : Né le 26 juillet 1882 à Poilly lez Gien, où son père était cultivateur. Classe de 1902 sous le n°matricule 811 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 282ème RI, il est tué à l’ennemi à Notre Dame de Lorette (Pas de Calais) le 14 mai 1915. Il avait 33 ans, et laissait une famille.

             


ANDRE Armand Eugéne : Né le 30 janvier 1884 à Saint Maurice sur Aveyron. Classe de 1904 sous le n° matricule 273 au recrutement de .Montargis. Cannonier conducteur de 2ème classe au 121ème RA , il décède d’une maladie contractée en service le 17 octobre 1918 à l’ambulance 14/22 de Ecury sur Coole (Marne). Il avait 34 ans, et laissait une famille.


  

BAILLY André Maurice : Né le 21 novembre 1895 à Adon, au Petit Tallot, où son père était cultivateur. Classe de 1915 sous le n° matricule 697 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 113ème RI, il décède de maladie contractée au service le 2 mars 1915 à l' hôpital mixte de Blois (Loir et Cher). Il avait 19 ans.


 

BEAUFOL Ernest Arthur : Né le 21 juin 1889 à Adon, à Brisepot, où son père était manoeuvre. Classe de 1909 sous le n° matricule 441 au recrutement de Montargis. Brigadier au 11ème Cuirassiers à Pied, il est tué dans les tranchées des Cautes lors d’une attaque ennemie près de Souains (Marne) le 29 septembre 1915. Il avait 26 ans et résidait en dernier lieu à Feins en Gâtinais. Il est inhumé à la Nécropole Nationale « La Crouée » de Souains-Perthes les Hurlus (Marne) dans le carré 1°E sous la tombe individuelle n° 2383.

             


BERTHEAU Eugène : Né le 30 août 1890 à Boismorand où son père était fermier. Classe de 1910 sous le n° matricule 821 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 168ème RI, il décède de ses blessures à l'hôpital militaire de Stenay (Meuse) le 24 janvier 1916. Il avait 25 ans et résidait en dernier lieu à Adon. Il est inhumé dans le carré militaire « Ossuaires de Stenay » à Stenay (Meuse) dans le carré « Garnison » sous la tombe individuelle n° 15.


  

BOTTEMINE Léon Paul Armand : Né le 2 novembre 1894 à Adon, aux Verseaux, où son père était journalier agricole. Classe de 1914 sous le n° matricule 295 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 1er Bataillon de Chasseurs à Pied, il dècède des suites de maladie contractée au front à l'hôpital complémentaire 8Bis annexe à Troyes (Aube) le 1er octobre 1917. Il avait 22 ans. Il est inhumé à la Nécropole Nationale « La Ferme de Suippes » à Suippes (Marne) dans le carré 14/18Troyes sous la tombe individuelle n° 639.

             


BOTTEMINE Pierre : Décedé durant le conflit de 1914-1918 (Pas d’autres informations ) 

 

             

 

 

 


BRAGUE Augustin Albert : (Le monument aux Morts le prénomme par erreur "Auguste") Né le 18 septembre 1895 à Saint Firmin sur Loire où son père était journalier agricole. Classe de 1915 sous le n° matricule 712 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied, il décède de ses blessures à Avesnes le Comte (Pas de Calais) le 14 juillet 1915. Il avait 19 ans et résidait en dernier lieu à Adon.Il est inhumé dans le carré militaire d’Avesnes le Comte (Pas de Calais) sous la tombe individuelle n° 159.

                       


 

 

 

 

 

 

 

 

CHENAULT François Célestin : Né le 14 décembre 1882 aux Choux où son père était journalier agricole. Classe de 1902 sous le n° matricule 1174 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 20ème Bataillon de Chasseurs à Pied, il est tué à l’ennemi à Notre Dame de Lorette (Pas de Calais) le 12 mai 1915. Il avait 32 ans et résidait en dernier lieu à Adon, et laissait une famille.

 

 

 

 

 

 


  

DOUBRE Auguste Alfred : Né le 16 juin 1880 à Adon, aux Grands Beaugets, où son père était garçon laboureur. Classe de 1900 sous le n° matricule 266 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 20ème Bataillon de Chasseurs à Pied, il décède de ses blessures à l'hôpital Sainte Barbe de Bruay la Buissiere (Pas de Calais) le 17 octobre 1914. Il avait 34 ans et laissait une famille. Il est inhumé dans le carré militaire de Bruay la Buissière (Pas de Calais) sous la tombe individuelle n° 362.

 

 

 

 

 

 

              


FLEURY Marcel Raymond Antoine : Né le 30 octobre 1897 au Petit Grenon, à Escrignelles où son père était journalier. Classe de 1917 sous le n° matricule 332 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 113ème RI, il décède de ses blessures à l'ambulance 1/96 SP 7 de Guyencourt (Aisne) le 18 avril 1917. Il avait 19 ans et résidait en dernier lieu à Adon. Il est inhumé à la Nécropole Nationale de Pontavert (Aisne) sous la tombe individuelle n° 1941.


  

GAUDIN Marcel Ernest : Né le 21 aout 1896 à Adon, à La Baronnerie, où son père était cultivateur. Classe de 1916 sous le n° matricule 1134 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 31ème RI, il décède de ses blessures aux bois des Buttes, près de Montavert (Aisne) le 12 avril 1917. Il avait 20 ans


  

LEGENDRE Emile François : Né le 18 octobre 1873 à la Bussière où son père était journalier agricole. Classe de 1893 sous le n° matricule 1303 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 59ème RIT, il est porté disparu en mer, suite au naufrage du Gallia (Mer Méditerranée) le 4 octobre 1916. Il avait 42 ans, et laissait une famille. 

 

           

LOUP Louis Joseph Alexandre : Né le 1er  février 1884 à Sury aux Bois où son père était manoeuvre agricole. Classe de 1904 sous le n° matricule 1565 au recrutement de Cosne (Cher). Soldat de 2ème classe au 1er Bataillon de Chasseurs à Pied, il est tué à l’ennemi à Vyschaette (Belgique) le 9 novembre 1914. Il avait 30 ans et laissait une famille.


 

MAIGNAN Joseph Marcel Abel : Né le 30 août 1893 à Adon. Classe de 1913 sous le n° matricule 418 au recrutement de Montargis. Soldat de 2ème classe au 17ème Bataillon de Chasseurs Alpins venant du 20ème Bataillon de Chasseurs, il est tué à l’ennemi à la corne de Darspack à Schonholz (Alsace) le 7 novembre 1917. Il avait 23 ans. Il est inhumé à la Nécropole Nationale de Dannemarie (Haut Rhin) sous la tombe individuelle n° 155

             


MILLOU Louis : Décédé durant le conflit de 1914-1918 (Pas d’autres informations) 


 

MOREAU Gaston : Né le 21 juin 1896 à Ouzouer sur Trézéeoù son père était vigneron. Classe de 1916 sous le n° matricule 1159 au recrutement de Montargis.  2ème  Canonnier Servant au 10ème RAC, il décède d une maladie contractée en service commandé à l’hôpital Complémentaire des Armées n° 19 à Raon l’Etape (Vosges) le 14 octobre 1918. Il avait  22 ans et résidait en dernier lieu à Adon.


           

NORAIS Maurice : Décedé durant le conflit de 1914-1918 (Pas d’ autres informations) 


 

PUTOIS Henri Victor : Né le 16 janvier 1889 au bourg d' Adon, où son père était journalier agricole. Classe de 1909 sous le n° matricule 316 au recrutement de Fontainebleau. Sous Lieutenant au 356ème RI, il décède de ses blessures à Belleville (Meurthe et Moselle) le 8 juillet 1916. Il avait 27 ans.          


 

THIERRY Jean Louis Marie : Né le 26 Février 1883 à Sainte Geneviève des Bois où son père était cultivateur. Classe de 1903 sous le n° matricule 613 au recrutement de Montargis. Soldat de 1ère classe au 60ème RI, il est tué à l’ennemi aux Bois de Courton (Marne) le 20 juillet 1918. Il avait 34 ans, résidait en dernier lieu à Adon, et laissait une famille.

  

 

 

 Sources:

 http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/aout-1914-la-mobilisation-generale

 http://monument.pagesperso-orange.fr/Divers/Guerre.html

 

 

 


 


Commentaires

 

1. gegedu28  le 04-11-2014 à 17:45:00  (site)

Bonsoir,
Je ne connais pas votre village, mais votre article est très bien fait, un hommage à ceux qui ont perdu la vie durant cette guerre, mais aussi aux braves gens, et surtout les femmes, qui sont restés au village pour continuer de faire vivre le village.
... la sale guerre comme on disait, mais je crois qu'aucune guerre n'est propre,.
Espérons que nous n'en connaîtrons pas d'autres.
Au plaisir de vous relire.
Gégédu28

 
 
 
posté le 12/03/15

Le four à chaux (ou chaufour)

 

 

 

 

 

L'ancien four à chaux d'Adon est situé sur le terrain d'une propriété privée, il ne peut donc être visité, notamment pour des raisons de sécurité. Nous remercions son propriétaire de nous en avoir permis l'accès afin d'illustrer cet article de photos.

 

 

Partie de la structure du four à chaux d’Adon

 

 

 

 

L'incroyable foisonnement de constructions de grandes demeures au 19e sur la commune d'Adon explique le besoin important en matériaux de construction, et notamment de chaux, indispensable à l'édification de ces bâtiments.

 

En effet, on compte plusieurs grandes demeures, aussi appelées localement châteaux, toutes érigées sur une période d'une quarantaine d'années, sans compter la construction des bâtiments annexes, telles que les fermes,  batiments d'exploitations (bergeries, porcheries, étables, écuries, etc.) correspondant à l'évolution progressive vers une exploitation agricole de plus en plus organisée et intensive. C'est aussi l'époque de la construction d'un bon nombre des maisons du centre bourg, dont la densification que nous connaissons aujourd'hui n'a commencé qu'à cette époque. 

 

Les  grandes demeures sont:

  1. Rebel Oiseau, reconstruit vers 1845 par le comte de la Fare,
  2. Les maisons des Grands Roussets et du Grand Manoir, construites pour deux des fils du comte de la Fare entre 1860 et 1880,
  3. Le "château"  de St Père, agrandit vers 1864 par Edme Rameau de St Père,
  4. Le "château" d'Adon, reconstruit totalement en 1886 par le Dr Arthur Jaupitre,

auxquelles on peut ajouter les nouveaux batiments d'exploitations sur la ferme de Mussy.

 

 

 

Le four à chaux d'Adon fut donc installé sur les terres de l'un de ces grand propriétaires terriens, et put ainsi faire face aux besoins de l'époque.

 

La chaux était un matériau déjà connu par les égyptiens près de 3000 ans avant JC. Elle s'est rendue indispensable dans toutes les construcrions en "dur", faites de moellons ou de pierre. Les romains l'ont bien entendu utillisé pour leurs maisons, aqueducs et autres thermes. C'est en effet un surfaçage souple et perméable à l'air, contrairement au ciment moderne, qui est, lui, rigide et imperméable à l'air. La perméabilité à l'air permet à une maçonnerie de s'assécher. L'eau qu'elle absorbe par la pluie ou des remontées capillaires, peut ainsi s'évacuer par ses joints ou enduits à la chaux.

 

 

Le mot chaux vient du latin "calx", qui a également servi de racine à "calcarius", (qui contient de la chaux), donnant le mot calcaire, en français.      

 

                                                                                                                                                                 Source: Wikipedia

 

 

 

 

  

 

La chaux s'obtient en effet par décomposition thermique du calcaire (à environ 1000°C), matière première qui existe en  abondance à Adon, grâce à ses terres argilo calcaires. Pour en obtenir de grandes quantités, il fallait construire des fours verticaux, assez hauts , d'une bonne dizaine de mètres, afin de les charger par le haut. On y engouffrait donc des étages successifs de bois et de calcaire, qu'on allumait en suite par le bas  afin d'obtenir la température nécessaire.

 

 

 

 

 

Source: Wikipedia


 

 

 

Le four à chaux est un four imposant  de forme cylindrique avec une large paroi intérieure, le plus souvent revêtue de briques. Le four était alimenté par son ouverture située en haut (appelée le gueulard) dont une rampe permettait  l'accès. Les chaufourniers alternaient les lits de pierre et de charbon pour le remplir au maximum, et du bois était apporté au pied du bâtiment pour assurer la mise à feu. Le chaufournier devait alors toujours maintenir une température entre 800 et 1 000 °C, tout en gardant le four rempli au maximum en le réapprovisionnant en pierre calcaire, sans négliger l' entretien du feu!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 


 

Une fois la cuisson faite, la chaux était récupérée grâce à une ouverture basse du four appelée l'ébraisoir. La chaux vive était alors éteinte dans une fosse adjacente à l'aide d'une grande quantité d'eau. La chaux éteinte était par la suite placée dans des barils avant d'être utilisée en maçonnerie.

 

  

  

 

 

  

 

 

Le temps qu'exigeait la cuisson variait selon la qualité du bois: de 100 à 150 heures pour un four de 75 à 80 mètres cubes de capacité. C'est par le tassement de la charge jusqu'à environ  1/6ème de sa hauteur, que les chaufourniers jugaient la cuisson terminée. Chaque mètre cube de chaux exigaient en moyenne 1,6 stère de bois de chêne, 22 stères de fagots ordinaires et 30 stères de paquets de genêts ou bruyères(1).

Le bois était donc l'autre composant indispensable pour la fabrication de la chaux, ce dont Adon a toujours été largement pourvu.

 

Le four fonctionnait probablement cinq à six mois par an, presque 24 heures sur 24. Des ouvriers étaient nécessaires pour le transport des pierres calcaires, des carriers qui travaillaient toute l'année pour l'extraction de ces pierres, des bucherons pour le bois et les fagots et, bien entendu, des chaufourniers et des calcineurs pour la conduite des fours . On peut donc estimer qu'une bonne douzaine d'Adonnais travaillait pour le four.

  

 

Les batiments du four à chaux d'Adon comprenaient le four lui même, mais aussi une maison d'habitation, destinée au chaufournier et sa famille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sources:

(1) Wikipedia

 

 


 
 
 

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