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Titre du blog : Adon: une Histoire
Auteur : adon45
Date de création : 07-08-2011
 
posté le 12-03-2015 à 13:57:32

Le four à chaux (ou chaufour)

 

 

 

 

 

L'ancien four à chaux d'Adon est situé sur le terrain d'une propriété privée, il ne peut donc être visité, notamment pour des raisons de sécurité. Nous remercions son propriétaire de nous en avoir permis l'accès afin d'illustrer cet article de photos.

 

 

Partie de la structure du four à chaux d’Adon

 

 

 

 

L'incroyable foisonnement de constructions de grandes demeures au 19e sur la commune d'Adon explique le besoin important en matériaux de construction, et notamment de chaux, indispensable à l'édification de ces bâtiments.

 

En effet, on compte plusieurs grandes demeures, aussi appelées localement châteaux, toutes érigées sur une période d'une quarantaine d'années, sans compter la construction des bâtiments annexes, telles que les fermes,  batiments d'exploitations (bergeries, porcheries, étables, écuries, etc.) correspondant à l'évolution progressive vers une exploitation agricole de plus en plus organisée et intensive. C'est aussi l'époque de la construction d'un bon nombre des maisons du centre bourg, dont la densification que nous connaissons aujourd'hui n'a commencé qu'à cette époque. 

 

Les  grandes demeures sont:

  1. Rebel Oiseau, reconstruit vers 1845 par le comte de la Fare,
  2. Les maisons des Grands Roussets et du Grand Manoir, construites pour deux des fils du comte de la Fare entre 1860 et 1880,
  3. Le "château"  de St Père, agrandit vers 1864 par Edme Rameau de St Père,
  4. Le "château" d'Adon, reconstruit totalement en 1886 par le Dr Arthur Jaupitre,

auxquelles on peut ajouter les nouveaux batiments d'exploitations sur la ferme de Mussy.

 

 

 

Le four à chaux d'Adon fut donc installé sur les terres de l'un de ces grand propriétaires terriens, et put ainsi faire face aux besoins de l'époque.

 

La chaux était un matériau déjà connu par les égyptiens près de 3000 ans avant JC. Elle s'est rendue indispensable dans toutes les construcrions en "dur", faites de moellons ou de pierre. Les romains l'ont bien entendu utillisé pour leurs maisons, aqueducs et autres thermes. C'est en effet un surfaçage souple et perméable à l'air, contrairement au ciment moderne, qui est, lui, rigide et imperméable à l'air. La perméabilité à l'air permet à une maçonnerie de s'assécher. L'eau qu'elle absorbe par la pluie ou des remontées capillaires, peut ainsi s'évacuer par ses joints ou enduits à la chaux.

 

 

Le mot chaux vient du latin "calx", qui a également servi de racine à "calcarius", (qui contient de la chaux), donnant le mot calcaire, en français.      

 

                                                                                                                                                                 Source: Wikipedia

 

 

 

 

  

 

La chaux s'obtient en effet par décomposition thermique du calcaire (à environ 1000°C), matière première qui existe en  abondance à Adon, grâce à ses terres argilo calcaires. Pour en obtenir de grandes quantités, il fallait construire des fours verticaux, assez hauts , d'une bonne dizaine de mètres, afin de les charger par le haut. On y engouffrait donc des étages successifs de bois et de calcaire, qu'on allumait en suite par le bas  afin d'obtenir la température nécessaire.

 

 

 

 

 

Source: Wikipedia


 

 

 

Le four à chaux est un four imposant  de forme cylindrique avec une large paroi intérieure, le plus souvent revêtue de briques. Le four était alimenté par son ouverture située en haut (appelée le gueulard) dont une rampe permettait  l'accès. Les chaufourniers alternaient les lits de pierre et de charbon pour le remplir au maximum, et du bois était apporté au pied du bâtiment pour assurer la mise à feu. Le chaufournier devait alors toujours maintenir une température entre 800 et 1 000 °C, tout en gardant le four rempli au maximum en le réapprovisionnant en pierre calcaire, sans négliger l' entretien du feu!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 


 

Une fois la cuisson faite, la chaux était récupérée grâce à une ouverture basse du four appelée l'ébraisoir. La chaux vive était alors éteinte dans une fosse adjacente à l'aide d'une grande quantité d'eau. La chaux éteinte était par la suite placée dans des barils avant d'être utilisée en maçonnerie.

 

  

  

 

 

  

 

 

Le temps qu'exigeait la cuisson variait selon la qualité du bois: de 100 à 150 heures pour un four de 75 à 80 mètres cubes de capacité. C'est par le tassement de la charge jusqu'à environ  1/6ème de sa hauteur, que les chaufourniers jugaient la cuisson terminée. Chaque mètre cube de chaux exigaient en moyenne 1,6 stère de bois de chêne, 22 stères de fagots ordinaires et 30 stères de paquets de genêts ou bruyères(1).

Le bois était donc l'autre composant indispensable pour la fabrication de la chaux, ce dont Adon a toujours été largement pourvu.

 

Le four fonctionnait probablement cinq à six mois par an, presque 24 heures sur 24. Des ouvriers étaient nécessaires pour le transport des pierres calcaires, des carriers qui travaillaient toute l'année pour l'extraction de ces pierres, des bucherons pour le bois et les fagots et, bien entendu, des chaufourniers et des calcineurs pour la conduite des fours . On peut donc estimer qu'une bonne douzaine d'Adonnais travaillait pour le four.

  

 

Les batiments du four à chaux d'Adon comprenaient le four lui même, mais aussi une maison d'habitation, destinée au chaufournier et sa famille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sources:

(1) Wikipedia