La Nature Historique:
Les Arbres Centenaires
Il existe sur le territoire de la commune d'Adon quelques très vieux arbres remarquables, faisant ainsi partie de son patrimoine historique. Depuis leurs plantations, ces superbes éléments sont tous sur des domaines privés et ne sont donc pas accessibles au public.
Certains propriétaires ont néanmoins autorisé la prise de photos et leur diffusion sur ce site : qu'ils en soient chaleureusement remerciés !
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sont strictement interdites
Pays de forêts, les alentours d'Adon ont, de tous temps, portés des arbres majestueux. On peut en prendre pour preuve le document laissé par Rameau de St Père en 1875 sur l'histoire de la terre d'Adon, et qui dit ceci :
« Cette demeure, foyer central de la famille, était bâtie, selon l'usage de l'époque, en bois et torchis, au milieu d'un vaste espace de 10 à 12 hectares, qui restait vacant et sans culture, et qu'on appelait le pâtis en communauté. Nous l'avons encore vu presque dans son intégrité, ombragé de chênes énormes, dont quelques-uns survivent, de 4 à 5 mètres de circonférence ! »
Il n'est donc pas surprenant qu'aujourd'hui encore, il puisse subsister des arbres similaires en différents endroits du territoire communal.
Les deux grandes espèces sans doute endémiques couvrant une grosse partie du territoire forestier de la commune d'Adon sont le charme commun (Carpinus betulus) et le chêne pédonculé (Quercus pedunculata) . Ceux ci sont en effet très à l'aise dans ces terres argilocalcaires, et se sont très bien habitués aux sols souvent gorgés d'eau.
Autant le chêne est un arbre dont la longévité est réputée, autant le charme a une durée de vie beaucoup plus limitée, excédant rarement 150 ans.
Voici donc quelques exemplaires dont les caractéristiques principales sont détaillées.
Pour chaque spécimen, nous indiquons un age approximatif. Celui-ci n'est bien entendu qu'une estimation liée au diamètre de son tronc (mesuré à 1,30m de hauteur) et l'environnement dans lequel il s'est développé.(1) Il est néanmoins très facile de se tromper de cinquante ou cent ans, voire plus...
Ce premier specimen, le plus gros que nous ayons répertorié, est un chêne pédonculé.
Il s'agit d'un chêne têtard, ou trogne, c'est-à-dire d'un arbre dont on laissait grossir le tronc, mais dont les branches étaient coupées régulièrement (environ tous les 5 ans), toujours au même endroit afin de fournir du bois de chauffage, ou de cuisine, et ce, indéfiniment. Ces arbres ont des troncs qui se développent plus lentement que le arbres non exploités.
Sa circonférence est de 5,90m, et sa hauteur d'environ 30m. Il fut sans doute planté à l'époque du roi François 1er, ce qui lui ferait donc près de 500 ans.
Cet arbre majestueux a beaucoup souffert de la tempête de 1999, ayant perdu deux de ses plus grosses branches .
Ses branches montant très haut avec un port très peu étalé, semblent confirmer qu'il devait faire partie d'un groupe d'autres arbres similaires, servant à délimiter une parcelle de terrain, pratique assez courante autrefois, et qui permettait également de nourrir les cochons à bon compte au moment de la glandée.
D'ailleurs, on trouve à une vingtaine de mètres de là, un autre chêne tétard de 4,95m de circonférence, agé lui d'environ 410 ans (Henri IV).
Notre exemple suivant, est un autre chêne pédonculé, à quelques centaines de mètres de distance des précédents. Son architecture en est fort différente, grâce sans doute à l'espace dont il a pu bénéficier pour s'étaler.
Mesurant 4,65m de circonférence à 1,30m, sa hauteur est d'environ 25/30m. Compte tenu de son environnement, plus isolé que son ainé ci dessus, il a dû être planté sous le règne de Louis XIV; son age serait donc d'environ 330 ans.
La ramure de ce spécimen est très intéressante; ses branches sont bien espacées, mais ont grandi en faisant des espèces de volutes, qui lui donnent une allure presque inquiétante de forêt hantée!
Le dernier chêne pédonculé que nous présentons sur cette page était certainement, compte tenu de sa morphologie, utilisé,avec d'autres aujourd'hui disparus, pour limiter une parcelle de terrain. En effet ses branches sont très horizontales, et en formation relativement serrée.
Cet exemplaire mesure 5,40m de circonférence, lui conférant l'age approximatif et très respectable de 450 ans, et donc sans doute né vers 1563, sous Charles IX, en pleine guerre de religions.
Finalement, l'arbre suivant est un cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantiqua). En comparaison de ses aînés ci dessous, c'est un petit jeune! Même s'il a de beaux jours devant lui, puisque cette espèce peut atteindre l'age vénérable de 800 ans! Originaire du Maghreb, cet arbre aurait été introduit en France vers 1840(2)
Sa circonférence à 1,30m est de 3,30m, sa hauteur est d'environ 20 mètres. Il a été planté probablement vers 1900 ce qui lui ferait environ 115 ans d'existence. La tempête de 1999 lui a emporté une grosse branche maîtresse, mais sans le défigurer de manière irréversible.
(1) nous utilisons pour ce faire la méthode décrite par Robert Bourdu, dans Arbres souverains, p-195. : « "Un catalogue des chênes dont on connaît avec une certaine précision l'âge montre que ceux qui vivent de 300 ans à plus de 500 ans (chêne rouvre ou chêne pédonculé) ont un accroissement moyen de 1,2 à 1,3 centimètre par an lorsque l'arbre est en futaie et de 1,5 centimètre lorsqu'il est isolé. Plus l'arbre est jeune, plus la croissance est rapide et, bien entendu, plus les accroissements annuels moyens sont élevés... On peut ainsi évaluer approximativement l'âge des très vieux arbres. »
(2) par le pépiniériste Sénéclauze