La vie de l'Eglise d'Adon (1)
Celle ci est bien entendu rythmée par les messes tous les jours de la semaine, et en particulier le Dimanche, les activités des confréries, et naturellement, les nombreux baptêmes, mariages et inhumations qui y prennent place.
Nous en avons pour preuve les registres paroissiaux dont le plus ancien à nous être parvenu date de Janvier 1629. Le premier acte à y être consigné est le baptême de Jehanne Boyé ou Doyé, le 6 Janvier.
A cette époque, et jusque dans les années 1960, le cimetière entourait l'église, occupant toute la surface de la place de l'église actuelle. Une partie avait néanmoins été réservée à l'usage du curé qui y cultivait son potager.
Entre l'église et le village il n'est pas de lien plus étroit que celui du cimetière. Il appartient à l'église, et, à la fabrique qui l'administre parfois avec une attention... défaillante; les clôtures n'étaient pas entretenues, le terrain était envahi par les bestiaux qui venaient y paître, les femmes y étendaient leur linge; on y déposait le bois, planches et perches nécessaires à certains travaux. C'était l'endroit où l'on parlait et où quelquefois des soudards avinés en venaient aux mains.
C'est pourquoi un édit d'Avril 1695 porte que les habitants des paroisses sont tenus d'entretenir et de réparer la clôture du cimetière qui doit être béni et clos.(1)
Nous savons par ailleurs que le curé résidant d'Adon, était secondé par des marguilliers, et un sonneur de cloches.
Les marguilliers étaient des personnes appartenant à la Fabrique, qui sous l'ancien régime, désigne à la fois les biens qui appartiennent à l'église paroissiale et les personnes qui les administrent.
Le curé n'était donc pas seul, puisque entouré de gens qui s'occupaient, pour lui, de l'organisation de nombreux aspects de la vie de l'église, sans pour autant pouvoir prendre de décisions importantes.
L'église d'Adon à cette époque était le seul et unique centre de l'intérêt collectif du village, et le choix des marguilliers revêtait une grande importance.
Leur élection se fit longtemps d'après le principe du suffrage universel. Elu ou nommé, le marguillier est tenu d'accepter les fonctions. Il est choisi obligatoirement parmi les paroissiens, doit être laïc, de bonne vie et mœurs, savoir lire et écrire. Si l'on ne sait rien sur leur moralité, une chose est certaine, ils ne savaient pas tous écrire !
Ils sont nommés plus pour leur bonne volonté que pour leur connaissance de la comptabilité ou de l'écriture. Certaines nominations devaient être le fruit de la collusion de certains habitants contre tel ou tel voisin. On n'était pas mécontent de pouvoir se venger de la sorte. Et comme l'heureux élu ne pouvait pas refuser....
Et pourtant, leurs fonctions revêtaient théoriquement une importance capitale pour la vie religieuse.
Ils étaient responsables de l'entretien de l'église, de son aération et de sa décoration; ils avaient la garde du mobilier qu'ils devaient inventorier chaque année et conserver en bon état: linge, nappes d'autel, aubes, surplis, bonnet carré de Monsieur le curé, bas et chapeau du suisse, croix, aspersoir, burettes, campane, ornements sacerdotaux.
Ils administraient les fonds, percevaient les revenus, acquittaient toutes les charges du culte dont ils devaient respecter strictement les usages. Il était nécessaire que l'ordre régnât et qu'une gestion saine fut mise en place. (1)
Nous retrouvons sur certains parchemins, ou dans les registres paroissiaux, le nom de certains d'entre eux.
En 1631, Guillaume Guillebost et Charles Hislay, en 1716 Thierry et Pierre Doveets, en 1832, Pophillat, Foucher, Souesme et Putois, ...
La Fabrique d'Adon, comme partout en France, fut supprimée en 1793, réinstallée par Napoléon en 1803, pour être définitivement abolie en 1905, avec les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
(1) http://www.gatinaisgeneal.org/michelf/histoires_particulieres/saint-pipe/marguillers_et_fabrique.htm