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Titre du blog : Adon: une Histoire
Auteur : adon45
Date de création : 07-08-2011
 
posté le 19-08-2011 à 17:37:15

 

L'époque Gallo Romaine (1)

 

Après l'invasion définitive et la domination des Romains, ceux-ci, comme à leur habitude, se sont appuyés sur les infrastructures et organisations existantes, tout en leur apportant plus d'efficacité, en ayant toujours une vison beaucoup plus large des besoins de l'administration des territoires. En effet là ou les peuplades locales avaient un territoire restreint à administrer, les romains devaient gérer des surfaces sans commune mesure, avec un besoin de rigueur  logistique sans faille.

 

C'est ainsi que naturellement, ils ont installé leur administration dans la région en transformant la monnaie, en élargissant et ouvrant de nouvelles voies de communications, etc.

 

Sur la commune d'Adon et dans les environs il existe de nombreuses traces de cette période.

 

Dans une NOTE SUR UN CIMETIERE ANTIQUE DECOUVERT PRES D'ADON, un membre de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, le 13 mai 1864, sous la Présidence de M. LE PRÉFET DU LOIRET(1), rapporte les faits suivants :

 

 

« Dans un voyage que j'ai fait récemment à Châtillon-sur-Loing, j'appris que M. Méreau, ingénieur civil, propriétaire du domaine du Petit-Bois, en exécutant des terrassements sur sa propriété, venait de mettre à découvert un grand nombre de fragments de vases et de poteries. Je me rendis sur les lieux, et je vais vous rendre compte de l'examen sommaire auquel je me suis livré.

 « Le domaine du Petit-Bois est situé à dix minutes du village d'Adon, sur la droite 

de la route qui conduit de Châtillon à Gien. En creusant un des fossés qui doivent servir à l'assainissement d'un chemin qu'il exécute en ce moment dans son domaine, M. Méreau rencontra une certaine quantité d'ossements humains qui dormaient là depuis bien des siècles, s'il faut en juger par l'état de détérioration dans lequel ils sont, par les nombreuses  fractures et tous les signes de haute vétusté que présentent les tibias et les humérus que j'ai eu sous les yeux. Pêle-mêle avec ces os, se trouvaient des clous et des crampons qui, sans doute, fermaient les cercueils où ces ossements ont jadis reposé. Mais aucun fragment de ces cercueils n'a été rencontré. Ils étaient sans doute en bois et ont été complètement détruits par l'action du temps.

 

 « A environ 70 centimètres au-dessous du niveau du sol, il a été trouvé, en même temps que les ossements dont je viens parler, une certaine quantité de débris d'urnes, les unes en poterie noire, et qui paraissent avoir été vernissées et soumises à l'action du feu, les autres de poterie blanche, et qui semblent avoir été simplement séchées au soleil, ou du moins n'avoir subi qu'un degré de cuisson peu avancée. Les fragments de ces dernières que j'ai extraits de la terre s'effritaient sous le doigt et formaient une sorte de pâte facile à diviser avec un couteau. Il faut dire, pour expliquer cet état, que le terrain dans lequel j'ai trouvé ces fragments, et qui est évidemment un ancien cimetière, est humide et peu éloigné de ce qu'on appelait autrefois les marécages d'Adon.

 

« Quand j'ai visité ce cimetière, une urne, qui paraissait entière, s'offrait aux regards, ou plutôt se laissait deviner dans la douve du fossé où l'on apercevait distinctement l'un de ses flancs. Elle était presque debout, légèrement inclinée, et à environ 55 centimètres du sol de la route qui est en voie d'exécution. Malheureusement, les voitures qui, depuis longtemps et bien avant la confection régulière de la route dont il s'agit, circulaient en cet endroit, avaient produit une pression qui a fait éclater l'urne, en sorte que nous n'avons pu la retirer qu'en morceaux. Sa hauteur était d'environ 35 centimètres, et sa largeur, à la panse, de 25 environ. Elle était donc remarquable par sa dimension et plus grande que ne le sont ordinairement les urnes cinéraires antiques ou celles qu'on trouve dans les sépulcres et les columbaria romains ou gallo-romains. Elle n'avait pas d'anse, et sa forme était exactement celle qui est assignée dans le Dictionnaire des Antiquités romaines de Rich aux Olloe ossuarioe ou cinerarioe, jarres de terre d'une fabrication grossière, où les Romains enfermaient les os et les cendres des morts, principalement ceux des personnes des classes inférieures.

 

« Nous l'avons trouvée pleine d'une terre grasse et noire, d'une teinte et d'une nature absolument différentes de celles de la terre qui l'environnait. On remarquait, mêlés à la terre qui la remplissait, des fragments de petits os, devenus friables et complètement incorporés à cette terre par suite de l'action de l'humidité.

 

« J'ai l'honneur de mettre sous vos yeux le fond de cette urne, ainsi qu'une partie de la terre qui s'y trouvait, et où l'on aperçoit encore quelques-uns des petits os dont j'ai parlé. J'y joins d'autres morceaux de vases en poterie blanche et noire dont la dimension vous donnera une idée de celle qu'avaient les urnes dont ils dépendaient.

 

« Je ne dois pas omettre de vous faire remarquer que toutes ces trouvailles, celles des vases, des ossements et des clous, sont le résultat du hasard et non de recherches systématiquement accomplies. Toutes proviennent de la tranchée créée pour l'établissement d'un simple fossé d'égouttement, et il est probable que des fouilles pratiquées ad hoc près de ce fossé donneraient lieu à beaucoup d'autres découvertes. Tout incomplètes qu'elles soient, celles que je vous signale permettent pourtant de conclure que le domaine du Petit-Bois renferme les restes d'un cimetière par incinération, et que ce cimetière appartient à une époque où l'on usait à la fois de l'incinération et de l'inhumation, procédés qui sont restés d'un usage simultané chez les Romains jusqu'au triomphe absolu et définitif du christianisme.

N'est-ce pas là, en effet, ce qu'on est en droit d'induire de la présence dans un même champ funéraire d'ossements non brûlés et d'urnes renfermant, selon toute vraisemblance, des cendres et des ossements incinérés ? Ces urnes ne sauraient être confondues avec celles qu'il a été longtemps d'usage de placer dans les tombes chrétiennes, sur les flancs et entre les jambes des cadavres. Elles sont beaucoup plus grandes que ces dernières, et les ossements qu'elles renferment suffisent pour attester que leur destination était toute autre.

 

« M. Méreau a trouvé sur sa propriété un certain nombre de monnaies aux effigies de Gallien2 et de Tétricus3. Bien que ces pièces aient été rencontrées à quelques portées de fusil du cimetière dont je viens de parler, elles permettent toutefois de hasarder une conjecture sur l'époque à laquelle appartient ce cimetière qui, s'il est contemporain de ces monnaies, remonterait au troisième siècle de notre ère. »

 

Il faut noter que certaines de ces pièces sont identiques à une partie des « trésors » beaucoup plus conséquents, retrouvés à la ferme de Craon sur le site de Montbouy, datés de 275 - 276 après JC.

 

L’empereur Gallien

Empereur Gallien. Buste en marbre, env. 260 ap. J.-C. Altes Museum, Berlin, Allemagne

 

 

                                                                                                                                  Photo:Heinz-Joachim Krenzer

Antoninien (monnaie) sous Gallien

Gallien (Publius Licinius Egnatius Gallienus) (218 - 268) est empereur romain d'Octobre 253 à Septembre 268. Jusqu'en 260, il partage le pouvoir avec son père Valérien. Il est le dernier membre de l'ordre sénatorial à devenir empereur. Après lui, ses successeurs ne sont plus que des militaires. On considère habituellement son règne comme l'une des périodes les plus critiques pour l'Empire romain.

 

 

 

 

 

 

 

 Antoninien (monnaie) sous Tetricus Photo:Heinz-Joachim Krenzer

 

 

Tetricus (Caius Pius Esuvius Tetricus) régna comme empereur des Gaules de 271 à 273, après le meurtre de Victorinus à qui il succéda. Il gouverna avec son fils Tetricus II le jeune.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1)Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais Date d'édition : 1848-1873 Séance du vendredi 13 mai 1864. Présidence de M. LE PRÉFET DU LOIRET. Source : Bibliothèque nationale de France