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Titre du blog : Adon: une Histoire
Auteur : adon45
Date de création : 07-08-2011
 
posté le 11-08-2011 à 17:06:25

Adon dans l'Antiquité
 

 

 

Les recherches archéologiques dans le Gâtinais ont démontré un peuplement important, notamment au néolithique (environ 6000 à 3500 avant JC), tout le long de la vallée du Loing, riche, soit en silex, soit en plateaux cultivables. On pourrait penser que la région autour d'Adon, à cette époque assez marécageuse et très boisée, ne favorisait sans doute pas ces implantations. Mais l'article ci-dessous (1)  tend à démentir cette impression :

 

 Adon: Silex taillés

 

 


 

 

 

 

 

De là à déduire qu'un village primitif existait déjà serait sans doute une conclusion un peu hâtive ; il n'en reste pas moins que c'est une éventualité tout à fait possible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est d'autant plus vrai qu'un lieu appelé "le Champ de Cailloux" était particulièrement propice à fournir la matière première de base pour les pierres taillées et polies.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après diverses invasions Indo-européennes (peuplades probablement formées au sud de la Russie/Arménie/Mer Caspienne,

mais ayant envahi la quasi-totalité du territoire du continent (de l'Inde à l'Irlande) et en particulier, en Europe de l'Ouest, les Celtes, aux environs de l'age du bronze (2000 à 800 avant JC), font leur apparition progressive et envahissent à leur tour la presque totalité du territoire ouest européen.

 

Petit à petit, leur domination se fait plus présente jusqu'à nos contrées, pour s'imposer et s'épanouir, au second age du fer (environ 600 avant JC).

 

C'est à cette époque que les Celtes assujettissent les nombreux peuples locaux pour les transformer en une vaste mosaïque de petites puissances : c'est évidemment le cas en Gaule.

 

Des traces très précises de cette époque ont été retrouvées à Adon.

 

Par exemple, c'est de la fin de cette époque (donc aux environs de 1000/800 avant JC) que deux objets en bronze ont été retrouvé sur le territoire de la commune.


Le premier est une flèche, trouvée en 1983 par Mr Bazin. Cette tête de flèche à douille est un spécimen assez rare en France.

 

 

 Pointe de Flèche en Bronze touvée à Adon

 

 

 

 

 

 Adon: Couteau de l’Age du Bronze

 

Le second objet est un couteau, trouvé en 1986, par Mr Peot. Une fois encore, ce genre d'objet, bien qu'assez répandu dans l'Est de la  France et au-delà, est assez rare dans nos contrées.

 

 

 

 

 

Le couteau et la tête de flèche sont aujourd'hui conservés au Musée de Châtillon Coligny.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

Par ailleurs, au Tumulus de la Ronce, à Sainte Geneviève des Bois, on a découvert des sépultures princières incinérées. La plus ancienne datant de 450 avant JC, était constituée d'une tombe à puits en pierres sèches surmontée d'une coupole. Un peu plus tard, fut construite une chambre funéraire en bois dans laquelle fut déposée un vase de bronze d'origine Étrusque, contenant également les cendres d'un prince celte, enfermé dans un tissu de laine sur lequel on avait accroché un bijou en or. (2)

 

 

 

 Le  territoire des sénons (3)

Territoire Senon C'est ainsi qu'Adon, et son voisinage, se sont retrouvés aux confins (comme on l'a déjà vu, la commune de Feins, toute proche en porte même le nom) des territoires de 4 peuples gaulois, tous d'origine celtes, les Carnutes (Capitale Chartres), les Sénons (capitale Sens), les Bituriges (Capitale Bourges) et les Eduens (Capitale Bibracte, puis Autun)!

 

Ce n'est qu'au moment de la guerre des Gaules menée par Jules César, que ces peuples se sont unis, pour subir ensemble, sous la houlette de Vercingétorix, la défaite cuisante imposée par les légions romaines.

 

 

 

 

Adon et ses environs (La Bussière, Feins, etc.) étaient néanmoins en territoire Sénon. Ce qui explique que, beaucoup plus tard, les Romains puis les Francs, respectant ces frontières anciennes, Adon fut rattaché au diocèse de Sens.

 

 

 

 

 

 

Selon Paul Gache dans son ouvrage sur la Bussière, « pour les Sénons, disposer d'un chemin menant directement à la Loire était une nécessité. On leur attribue donc l'ouverture de la plus ancienne percée à travers la forêt : le parcours appelé plus tard "Le chemin de la grande Jument". Venant de Sens, il passe 500 m à l'Est de Boismorand, on peut le suivre à proximité du Petit Bouland et jusqu'à l'Ouest de la Ménagerie.

 

Pour garder cet accès et ses confins, comme ils le firent en plusieurs endroits de la forêt d'Orléans, les Sénons établirent un poste de surveillance et de défense de 225m sur 200, situé à 3,5 km au Nord de La Bussière, à la limite commune de Boismorand et d'Adon. C'est le "Camp des Bouchants", plate-forme surplombant de 3 m, avec un parapet d'un mètre, un fossé et des ouvrages en forme de tour aux quatre angles. Ainsi peut on le voir aujourd'hui, en sous-bois, après avoir été plusieurs fois utilisé ultérieurement et réaménagé, si bien qu'on lui donne vulgairement le nom de "camp romain". »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)Source : Le Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, Direction de l'enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation Informations archéologiques Circonscription du Centre J. Desprée Directeur

(2) d'après le blog de Mr Delaveau http://interstices.typepad.fr/4589/2007/05/de_800_500_la_p.html

(3) Debatty Bertrand , « Les limites de la cité gallo-romaine des Sénons » Perception et réalité, Hypothèses, 2004/1 p. 85-94.

 

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